Assembler des équipes sur le long terme

L'Agilité bien comprise favorise la mise en place d'équipes assemblées sur du long terme car même si des équipes agiles travaillent sur des produits (d'où le terme de Product Backlog auquel je préfère de loin le terme de Team Backlog, surtout en mode Kanban) c'est avant tout une (ou des) équipe(s) qu'on finance et non la première fabrication d'un produit ou service, et encore moins un projet.

C'est encore plus vrai lorsqu'à la fabrication du produit on ajoute ses évolutions, tant correctives qu'évolutives (You built it, you run it!), donc des activités de support.

Ainsi, on suppose l'assemblage d'équipes pour le long terme. Je ne vois pas de meilleure analogie que celle qui consiste à parler d'une équipe de sport, de football par exemple. Lorsqu'on transpose à une équipe de foot ce qu'on se permet de faire dans une équipe agile on se rend compte à quel point certaines décisions sont ineptes : on vire des gens parce qu'il n'y a plus assez de travail, on en engage lorsqu'il y en a plus ou trop ! Imagine-t-on Barcelone se séparer de son équipe parce que le championnat %year()% s'achève ? Imagine-t-on le Real de Madrid renvoyer une partie de son équipe parce qu'il y a moins de matches à jouer ? Non, bien sûr ! Et pourtant c'est bien ce qu'on fait dans l'IT, et on le fait encore et encore. Après, les mêmes qui prennent ces décisions s'étonnent de voir la vélocité des équipes plafonner, les mêmes qui se plaignent du coût de la courbe d'apprentissage. Que ce lissage ne soit pas affaire facile, je suis tout prêt à l'admettre comme je suis aussi prêt à accepter que quand il n'y a plus de budget … il n'y a plus de budget ! (ce qui rend, pour ma part, indispensable l'existance d'un tableau avec un burndown chart budgétaire mis à jour en temps réel et disposé à la vue de tous).

Quand vous assemblez une équipe, il faut le faire sur un horizon de long terme et éviter de gonfler les équipes pour faire face à une demande importante mais … transitoire. Il faut pouvoir lisser le travail à faire et le prioriser, le découper en releases intermédiaires qui font sens (c'est-à-dire qui ont une valeur business indéniable dont l'entreprise veut palper les bénéfices le plus rapidement possible).

Ensuite, lorsqu'on aura compris que ce sont bien des équipes qu'on finance vient la grande révélation de l'exercice de financement desdites équipes. Plongeant dans la matière, on se rend compte que cet exercice se simplifie grandement au soulagement de toutes les parties.